copie du blog ecrit en 2007 sur windows live spaces, aujourd hui fermé :

Mardi 25 septembre 2007

Le moyen de locomotion est connu : le vélo, principalement , on ne change pas une équipe qui gagne. Le lieux aussi : une boucle au Tadjikistan, pour cela je prend l’avion de Paris pour Tachkent, capitale de l’Ouzbékistan, d’où je compte rejoindre ma destination en passant par le Kirghizstan (cf. la carte d’un post précédent qui n’est pas tout à fait exacte, mais sera corrigée par la suite). Pour ceux qui ne savent même pas que les noms que je cite sont des pays : Google est votre ami.

Donc ce mardi 25 septembre, je me réveille chez Julien, taulier de mon squat officiel à Paris (et donc également point de départ de mon précédent voyage, en Islande). La matinée sera occupée à traverser Paris pour faire mes derniers achat dans LE magasin de cyclo-randonnée en France : je dois trouver une paire de pneus neufs ( les précédents ont déjà traversé l’Himalaya indien et l’Islande, et s’en souviennent) et des colliers de serrage pour fixer mon porte-bagage avant (oui ça peut servir).

Je me rends à l’aéroport en fin d’après midi, après avoir rangé bourré mes affaires au fond des sacoches (pour les plus interrogatifs, les RER A et B sont équipés pour pouvoir transporter des vélos, dans la pratique on gagne pas mal de temps à ne pas chercher les ascenseurs et à prendre les escaliers).

Je ne croise pas d’autres vélos dans le RER, pas plus que dans le terminal de l’aéroport.

Après une tentative désespérée pour scotcher plusieurs sacoches entre elles, j’enregistre en soute 6 bagages séparés (4 sacoches, la tente, le duvet) et le vélo duquel je viens de démonter les pédales et le guidons mais qui n’est absolument pas emballé.


La photo du jour : mon vélo quelques jours après l’arrivée en Ouzbékistan (je n’allai quand même pas vous mettre une photo de Paris…)

Mercredi 26 septembre


L’atterrissage se fait au petit matin sur l’aéroport de Tachkent, situé à moins de 5 kilomètres du centre ville. Avant de se garer, l’avion circule dans un cimetière aérien d’avions russes. L’avion est en majorité occupé par des retraités en voyage organisés. En sortant de l’aéroport je me laisse convaincre par un chauffeur de taxi qui me propose le voyage jusqu’à la ville de Ferghana. En fait, il m’emmène dans une station de taxi en périphérie de la ville où il me confie à un de ses collègues. Nous sommes 4 à prendre place dans la Daewoo (montée dans une usine toute neuve de l’est de l’Ouzbékistan), mon vélo dans le coffre. Les quelques heures de voitures ne seront perturbées que par une panne qui nous fera perdre une quarantaine de minutes. Mon chauffeur apprend en arrivant à Ferghana que tous les hôtels sont pleins à cause d’un championnat de tennis. Il se renseigne et m’emmène 10 km plus loin à l’extérieur de la ville dans un vieil hôtel russe.


En photo : un aperçu de ma chambre d’hôtel


Jeudi 27 septembre

Quand je quitte l’hôtel au matin, la plupart des gens y travaillant (souriants et sympathiques mais ne parlant que ouzbek ou russe) est sur le parvis pour me voir partir, tous curieux ou amusés de me voir enfourcher le vélo. Je roule sur au moins 600 mètre avant que mon porte-bagage avant ne s’effondre sur la roue (heureusement hors de vue de l’hôtel !). Pour soutenir les faibles colliers qui le raccrochent à la fourche j’utilise des ficelles pour le relier au guidon (visible sur la photo d’avant hier pour les plus attentifs). La journée se passe au milieu des champs de coton de la ‘vallée’ de Ferghana, entre plateau désertique au nord et montagnes sèches au sud (photo). Je m’approche à une vingtaine de kilomètre de la frontière kirghize mais mon visa n’étant valable qu’à partir du lendemain je ralenti et commence à me demander où dormir. Alors que je suis arrêté au bord de la route, un paysan ouzbek m’aborde et me demande ou je vais. Dès que je lui fais comprendre que je compte aller à Osh (grande ville kirghize quelques kilomètres derrière la frontière) le lendemain, il m’invite dans une roulotte à laquelle on accède en traversant son champ de pommiers. Il me fait visiter le voisinage dans l’après midi. Mon hôte est musulman pratiquant, tous les efforts sont fait pour m’accueillir, on mange à 18H12 pile : à la tombée de la nuit. Je m’endors pendant qu’il regarde un épisode d’Hercule Poirot doublé en russe sur sa vieille télé noir et blanc.



Vendredi 28 septembre

Le réveil sonne à 3h du matin pour manger avant le lever du jour puis on se recouche pour quelques heures. Je prends la route vers 7h alors que mon hôte part travailler dans les champs. Le passage de la frontière se fait aisément, le seul soucis étant de m’enregistrer informatiquement (à l’aide du seul ordinateur que j’ai vu à une frontière pendant ce voyage)  : il est mentionné sur mon visa qu’il m’a été délivré à Bruxelles, mais le douanier ne connaît pas sa géographie européenne et l’informatique réclame un nom de pays ! - vous savez dire Belgique en kirghiz vous ?

Il y a un peu moins de panneaux routiers de ce coté-ci de la frontière (ce qui veut dire qu’on frôle le zéro absolu), ce qui complique l’entrée dans la ville d’Osh, accolée à la frontière. L’arrivée en vélo est assez impressionnante, au milieu des nids-de-poule, dans une circulation chaotique, polluante et bruyante (pour ne rien arranger je me retrouve devant l’entrée principale du plus grand marché de la ville). J’en profite pour faire quelques provisions en prévision des régions moins habitées que je vais traverser dans les jours suivants (ie. j’achète plein de paquets de nouilles ‘chinoises’ déshydratées). En fin de journée, je grimpe sur le ‘trône de Salomon’, un ‘rocher’ posé au milieu de la ville (photo).




Samedi 29

Je traîne un peu le matin pour déjeuner avec le hollandais (qui parle un peu russe). Départ vers 10h après une photocopie de la carte. Route pas mal défoncée et toujours pas de panneaux. Soleil assez chaud, ça se couvre le soir. La route est en travaux, refaite par des chinois vers le col d’Erkestam. Des gens plutôt sympa tout le long. Un jeune qui travaille sur la route (photo) fait un morceau de trajet avec moi et m’offre un truc (lait + herbes ?) à boire. Alors que je commence à penser à m’arrêter je croise Mathias, allemand, qui fait route dans l’autre sens en vélo. On plante nos 2 tentes sur place et discute toute la soirée. Il cuisine du riz aux crevettes et épice de nouilles.

Dimanche 30

Au matin, on discute encore un peu avec Mathias. avant de traverser de nouveau la rivièrequi nous sépare de la route, je le fais pied nu et fout une chaussette à l’eau. Mon porte bagage avant sa re-casse la gueule après 5 minutes (encore plus rapidement que tous les jours précédents, il n’a jamais fini une journée). Mathias m’aide à le serrer. Sur la route, je parle 2 minutes avec un ingénieur finlandais qui contrôle les travaux puis arrive rapidement au pied du 1er col de la journée :. +/- 2 km de monté en mauvaise terre battue. La descente est un peu plus longue, je croise un cycliste japonais qui vient de Chine. Je fais signe à un camion qui arrive derrière moi. Il me prend avec le vélo dans la benne qui transporte du charbon au retour (photo). On arrive au col du Taldik : une piste couverte de 10 centimètres de poussière sur 5 à 10 km. Un 2ème petit col 5 minutes après puis courte descente sur Sary-Tash, le chauffeur me laisse à la sortie de la ville, au bord de la vallée de l’Alai (photo du 31). La nuit tombe pendant que je plante la tente. Les montagnes en face sont bien blanches.

 

Lundi 1 octobre

Je regarde la température à 5h du matin : -5°C dans la tente. A l’extérieur, coca, gourde, dentifrice et rivière sont gelés. Je n’ai pas froid dans le duvet. Le vent se lève vite le matin. Au bout du plateau je passe la frontière kirghize. La route remonte une vallée sur la gauche très peu enneigée par rapport aux montagnes alentour. Des passages raides et mauvaise route. Je pousse souvent le vélo. Un croate en KTM me double. Il fait 0°C dans la journée. Je m’arrête à une ferme. Il reste 5km de montée d’après ce qu’on me dit. Je veux planter ma tente dans une grange, mais on me fait comprendre que les yacks doivent y dormir. Je dors finalement dans la ferme.

Mardi 2

Au matin, il neige très légèrement juste avant que je ne parte. Il ne restait en fait que 2km de montée jusqu’au sommet. La route est raide et mauvaise, il fait environ 0°C. Encore quelques km de descente, sur une route un peu meilleure jusqu’au poste frontière tadjike. Un garde parle un peu anglais et me souhaite bonne chance. Je passe la frontière en même temps qu’un russe qui fait de la chasse. Quelques km de descente en tôle ondulée et je rencontre Mirjam, hollandaise qui est partie de hollande en vélo il y a 6 mois. On partage 3 sachets de nouilles et un snickers. Vent très fort de face. Je rejoints la route goudronnée juste après la montée du 2ème col. Vue superbe sur le lac puis descente le long de celui-ci. Enfin la route longe le lac jusqu’à Karakol (photo). Je m’arrête dans un homestay, dans la ville. On me sert assez rapidement un repas copieux : soupe avec un morceau de yack et une assiette viande – patates (avec oignons et tomates). Je me couche le 1er, environ 5 autres personnes se couchent dans la même pièce plus tard.

Mercredi 3

Bon petit déjeuner avant de quitter la ville. Les gardes russes à la sortie de Karakol nesont pas très sympathiques  ; ils veulent de l’argent et finalement prennent 2 paquets de nouilles. Fort vent de face, froid, puis le vent se met à tourner en fin de matinée (je fais une pointe à 35km/h en montée sans pédaler !). J’arrive à un ancien caravansérail à 13H30. la route devient mauvaise. Je décide de m’arrêter la.

03 caravanserail

Jeudi 4

Après quelques kilomètres sur la mauvaise route j'arrive au pied du col le plus haut de trajet, environ 4600m (photos). Je marche pas mal dans la montée assez raide. Je ne ressens pas trop le froid au sommet malgré le vent. Je m’habilleautant que possible pour la descente. La route est (mal) goudronnée dès le sommet et devient bonne 3 kilomètres après, au pied des lacets. Je roule une heure à fond, profitant du vent de dos et de la descente. Je campe près d’une ruine à 1 kilomètre d’un village (photo du 5).

Vendredi 5

Un berger passe me voir le matin pendant que je plie la tente. La route est quasi plate jusqu’à Murgab. Je vais dans une guest-house privée (10 $). Au 3ème aller-retour à l’OVIR (organisme officiel où tous les étrangers doivent aller s'inscrire) , je rencontre la chargée de l’enregistrement qui note mon nom et me dit d’aller à Khorog. Plus tard dans l’après midi arrivent 2 autre touristes qui viennent de faire l’aller-retour à la frontière kirghize, fermée juste après mon passage et pour trois jours pour cause de chasse présidentielle (Poutine et les présidents des pays de la CEI qui chassent la chèvre de Marco Polo). Dans la soirée arrivent un couple allemand et leur chauffeur, qui m'avancera de quelques kilomètres le lendemain en voiture.


Samedi 6

Réveil à 5 heures. On charge le vélo sur la Lada Niva qui a du mal à démarrer. On fait route sur un grand plateau, la route est par endroit très mauvaise, mais pas de grosse montée dans ce sens. Juste après le col, on double 2 cyclistes. On s’arrête les saluer, je dois les retrouver à Jelandi (sources chaudes), un peu plus loin sur la route (photo). Le chauffeur me dépose. Je les attends au bord de la route une petite heure, puis on descends quelques kilomètres ensemble jusqu’aux sources d'eau chaude où l’on passe le reste de la journée. Frank et Carolina travaillent au sud de Douchambe et profitent de leur vacances pour découvrir le pays en vélo. Le soir juste avant de me coucher je reprends un bain chaud dans les sources sous les étoiles.


Dimanche 7

On se fait attaquer le table et les sacs par une souris dans la nuit.Les paysages ressemblent au Pakistan (avec des montagnes légèrement moins hautes) (photo).On décide de faire une grosse journée de vélo pour arriver a Khorog le soir. 10 km avant la ville un check-post, l’absence d’enregistrement ne pose aucun problème. Les derniers kilomètres de route se font dans une partie très étroite de la vallée (tunnel anti-avalanches à flanc de montagne). Arrivée dans Khorog, la route est très mauvaise mais il n'y a pas trop de traffic. On va au Pamir Lodge, nouvelle guest-house plutôt loin du centre. L’hôtel est plein, on dort chez les voisins qui montent aussi une guest-house. Au Pamir Lodge, je discute avec un groupe de voyageurs venus jusqu'ici en Trabant.


Lundi 8

Le matin, je me présente à l'’OVIR avec les 2 suisses leur chauffeur kirghize et leur guide de Mourgab. La manip se fait sans problème avec leur guide (qui ne connaissait pas exactement la démarche) mais fastidieuse : 1 aller-retour entre la police et 2 guichets de banque). Je trouve un cybercafé qui marche (dans le bâtiment des postes). J’y passe une heure trente pour 4 TJS. Je passe le reste de la journée à Khorog (photo)et profite d'une 2ème nuit d'hôtel.


Mardi 9

Après le petit déjeuner, on m’offre pomme, pain et eau pour le voyage. Au moment de partir je vois ma roue arrière légèrement dégonflée. Pas de fuite en vérifiant la chambre mais j’en met quand même une neuve. Il y a beaucoup de monde et de voitures devant le marché et la ‘gare routière’. La route contiue en descente douce le long de la rivière Panj (photo). Je m’arrête juste avant le croisement de Ruschan, plante ma tente dans une grande propriété.


Mercredi 10

La vallée est plus étroite et il y a moins de villages le long de la rivière (photo). La chaïkana où je m'arrète manger n' a plus de riz et n'a qu'une soupe a me servir. Le soir, je m’arrête près d’un petit camp militaire. 2 jeunes militaires me regardent planter ma tente.


Jeudi 11

Je continue la route dans la meme vallée jusqu'à Qala –i-khumb (photo). De là, il y a 2 options pour rejoindre Dushambe: continuer dans la vallée, ou prendre une route plus directe à travers les montagnes. Je compte gagner du temps sur cette partie du trajet, je me renseigne pour savoir où et quand partent les taxis.


Vendredi 12

Je retrouve le taxi à 6h30 et il fait un certain nombre de circonvolutions avant de prendre enfin la route en direction de Dushambe (photo). A 20 kilomètre de là, on dépasse 2 minibus en panne, dont l'un a sa boite de vitesse ouverte pour réparation sur un bas coté, dans la poussière. Comme le chauffeur et certains passagers font le ramadan, on ne s'arrètera pas pour manger le midi. A 80 kilomètre de la capitale, on retrouve enfin l'asphalte, et notre jeep se met à vibrer dans tous les sens dès qu'elle prend un peu de vitesse. La voiture crève à quelques kilomètres du centre ville (pas étonnant quand on voit l'état des pneux et qu'on sait ce qu'ils ont enduré rien qu'aujourd'hui). J'abandonne le chauffeur et fini le trajet en vélo. Je retrouve 5 autres voyageurs à l'hôtel.


Samedi 13, dimanche 14

On est le dernier week end du ramadan, quasiment tous les commerces sont fermés en ville et les transports sont également au ralenti. Je reste en ville jusqu'à lundi, où je prendrai un taxi pour m'avancer un peu en direction du kyrgyzstan.

Lundi 15

Je me dirige dès le lever du jour vers la gare routière au nord de la ville pour prendre un taxi. La première partie de la route qui monte vers les montagnes à la sortie de Dushambe est bonne, puis le chauffeur quitte la route principale qui continue vers le col et nous fait passer dans un tunnel encore en construction pour gagner quelques minutes. De l'autre coté de la montagne, on rejoint la route principale, en travaux aussi. Tous les véhicules sont arrétés pour plusieurs heures (photo), le temps de dynamiter la montagne pour élargir l'ancienne route. Après une longue attente, les 2 longues file de voitures (la notre et celle qui attend aussi de l'autre coté des travaux) sont libérées finissent par se retrouver face à face, sur une route étroite et encombrés par les travaux et les pierres dynamitées. Je me fais déposer à la ville suivante où je passe la nuit.

 


Mardi 16

Route vers l'ouest et l'Ouzbekistan dans une vallée aux couleurs de l'automne (photo) qui descent progressivement sur le plateau. En fin de journée, alors que je cherche à camper quelques kilomètres avant la frontière que je compte franchir le lendemain, quelqu'un dans un champ me fait signe et je suis rapidement invité à passer la nuit. On visite les champs et passe la soirée chez le voisin devant un DVD de Jean-claude Van damme.


Mercredi 17

Je suis sur la route à 7h30 et à la frontière vers 9h. Un douanier tadjik me demande 5$ pour faire sortir le vélo du pays  : je l’ignore puis un coup de fil l’accapare. Il y a une grosse queue plus loin pour entrer en Ouzbékistan, mais on me fait passer devant tout le monde pour entrer dans la zone de contrôle. Il y a encore du monde à l’intérieur.J'évite la fouille de mes bagages en prétant le vélo à un douanier qui fait quelques tours de roues devant les bâtiments. J'arrive à Samarkand après 50 kilomètres d'une route facile. Il y a 2 autres cyclistes dans le mêle hôtel. photo : 50 USD en grosse coupure ouzbèque.


Jeudi 18

Je pars tôt visiter les monuments. Le Registan est encore désert, il n'y a personne pour me faire payer l'entrée. Puis visite du bazar (photo) : j’y rencontre un jeune ouzbek. je continue visiter une petite mosquée et reviens en fin de matinée manger des samsas avec lui et son ami. Beaucoup d'autres voyageurs à l'hôtel : le croate en KTM que j'avais rencontré le 1er octobre , 3 cyclistes et et 4 backpackers.


Vendredi 19

Je prend le bus en direction de Boukhara où j'rrive en fin d'après midi après 6 ou 7 heures de bus.

 

Samedi 20

Visite de Boukhara.